Trouvère arménien né en 1846 à Akhalkalaki dans le Caucase, son nom de baptême fut Séropé, mais il emprunta le surnom de Djivani à la langue perse.
Orphelin très jeune, il quitta l'école primaire et se fit laboureur pour survivre. Une rencontre fortuite avec une troupe d'achoughs, (poètes chanteurs dont le répertoire se transmettait oralement selon la tradition, aux contours mélodiques d'essence populaire, portant toujours la marque spécifique du musicien improvisateur) fut décisive à Djivani qui s'attacha avec passion à ces chanteurs ambulants et les pria de l'initier à leur art.
Djivani devint au 19ème siècle un des plus fameux achoughs et trouva un brillant succès au cours de ses multiples voyages aux confins des villes du Caucase.
La dominante de la poésie de Djivani, fut la critique des moeurs ; exalté de la vie, il demeura moraliste. Son style livresque se rapprocha de la littérature savante. Chanteur ambulant aux nombreuses tournures et images, qu'il emprunta aux anciens achoughs du Caucase et par l'allure générale de ses poèmes, il put se rattacher à la confrérie des trouvères arméniens.
*Dans son poème "Pourquoi pleurerais-je ?", il disait :
"Je me suis longtemps lamenté, longtemps j'ai pleuré et gémi, cela ne m'a servi à rien.
Je n'ai pas trouvé dans les pleurs un remède à mes blessures, pourquoi pleurerais-je ?
Le loup n'est nullement ému par les pleurs, pourquoi pleurerais-je ?
Mon peuple veut vivre, il veut se délivrer, il est plein d'espoir, pourquoi pleurerais-je ? "
* Texte inspiré du livre : "Les trouvères Arméniens" - éditions Mercure de France - traduction Archag Tchobanian -