Les instruments traditionnels

Kamantcha

  • description organologique
    C'est une vièle à pique à quatre cordes. Le corps en bois de mûrier ou d’abricotier tourné et creusé  a une forme quasi sphérique, tronqué  pour pouvoir placer la table d'harmonie, constituée d'une peau de poisson (silure).Le manche cylindrique est également en mûrier et a pour particularité d'être plus étroit au talon qu'au niveau du sillet. Il est souvent orné d'incrustations de nacre. Le petit chevalet en bois, en forme d'arc de cercle évidé est simplement posé sur la peau.Quatre chevilles rondes sont fixées à travers la partie supérieure du manche, évidée pour recevoir les cordes. La pique, arrondie à son extrémité se pose sur la cuisse du musicien  ce qui permet un jeu en tenue verticale. L'archet est à tension manuelle.
  • histoire & jeu
    Kamantcha est un mot dérivé du persan "kaman", signifiant arc. Son origine se situe en Perse. Importé au 17è siècle dans le Caucase, il avait à cette époque trois cordes. Ce n'est qu'à la fin du 19è siècle que l'on rajouta une quatrième corde, pour augmenter sa tessiture.


Kanone

 

  • description organologique
    C'est une cithare sur table de forme trapézoïdale. Les cordes sont tendues parallèlement de la base à l’extrémité haute.  La profondeur est environ de 6cm. La table d'harmonie est en peuplier, le fond en différentes essences de bois nobles. La table est percée d’ouïes dans lesquelles sont placées des rosaces ouvragées en bois sombre. Une frise décorative longe les contours. Le cordier en bois massif est percé  de trous verticaux destinés à recevoir les chevilles. Le chevalet est fait d'une pièce de bois à quatre socles sur lequel viennent se placer les cordes. Les socles reposent sur un rectangle de peau. Au nombre de 75 cordes environ  (anciennement en boyau, le nylon est aujourd'hui systématiquement utilisé)  elles sont groupées par trois ; pour changer de mode, on a recours à des manettes (pornag / mandal) qui servent à raccourcir la corde et donc à altérer le ton ; on fixe aux deux index une bague munie d'un plectre (madnotz) pour pincer les cordes.
  • histoire & jeu
    Cet instrument est particulièrement répandu dans le monde oriental ; ( il est important de noter que l'on doit avoir, dans le jeu traditionnel arménien, l'impression de frapper et non de pincer les cordes).Sa véritable origine reste obscure, comme bien des faits de l’histoire instrumentale. Cependant, on l’attribue souvent à Fârâbî  (10°siècle), ou  remonterait aux temps très reculés de la Grèce antique et  aurait été utilisé dans un but pédagogique, pour représenter le système des sons ; son nom « kanon » signifiant « règle, loi ».


Oud

  • Description organologique
    Luth à manche court et à caisse piriforme, muni de six cordes dont cinq doubles. La table de sapin est ornée de trois rosaces en os extrêmement ouvragées. Une plaque d'écaille de tortue est fixée sous les cordes pour protéger l'endroit de frappe des cordes qui se fait à l'aide d'une plume d'aigle.

    Le dos de l’instrument est constitué de fines lattes cintrées,  en bois nobles,  parcheminées et collées ensemble. Le manche est pourvu d’une touche en ébène. La tête munie de onze chevilles  est fortement inversée.
  • histoire & jeu
    Cette forme de luth à manche court est certainement postérieure aux luths à manche long. Cependant, le oud est attesté en Perse et au Moyen Orient dès le 7e siècle. Instrument choyé des Arabes à l’époque  d’Al‑Farabi (10e siècle).

    La tradition arménienne utilise le oud comme instrument soliste. A l’heure actuelle, dans les ensembles, il est également utilisé sous forme d’accompagnement rythmique.


Daph

def

  • Description organologique
    Tambour sur cadre de grand diamètre, le daph possède sur son pourtour des petits grelots ou de toutes petites cymbales en laiton. L'unique peau est collée au cadre souvent fait de plusieurs parties de bois dur.
  • histoire & jeu
    Sa présence est attestée au Moyen Orient depuis l’antiquité égyptienne et il n'a, pour ainsi dire, pas évolué depuis cette époque. En Arménie, c'est un instrument parfait pour tenir la percussion dans la musique achoughagan. Sa sonorité est douce et les diverses frappes permettent de nombreuses nuances. On le tient devant soi, avec les deux paumes et les doux pouces, verticalement, tandis que les doigts restent libres pour frapper la peau.  Son jeu est apprécié pour  l’accompagnement  de la voix et des  instruments comme le târ et le kamantcha.


Dehole

dehol

  • description organologique
    C'est un tambour à deux faces. Le corps est traditionnellement en bois, mais divers matériaux peuvent être utilisés. Les deux peaux animales sont cousues  sur deux cercles métalliques lesquelles sont mises en tension par une corde les reliant. Une baguette arrondie sur son extrémité est parfois utilisée.
  • histoire & jeu
    Le dehol semble être un instrument récent, son apparition datant de la fin du 19e siècle. Il est dérivé du gros davul turc, ayant luimême été à l’origine de la grosse caisse occidentale.
    La frappe est très riche de coups différents : on joue avec les doigts, on claque ses doigts contre la peau ou on frappe à pleines mains. Les deux faces sont utilisées alternativement et l'instrument est parfois tenu par une cordelette passée  autour de l’épaule.
    Le dehole est maintenant l’instrument de percussion principalement utilisé dans le Caucase. Sa sonorité  permet de nombreux effets. Le  percussionniste  a bien sûr pour rôle de tenir le rythme ; il peut toutefois donner libre cours à des plages d’improvisation et créer nombre de figures rythmiques.


Parkapzouk

  • Sorte de cornemuse arménienne à double corps, le Parkapzouk était  jusqu'aux

années 1900 en usage courant dans les villages de montagnes pour les mariages et les fêtes

populaires.Le jeu traditionnel est resté volontairement rustique.



Zourna (Zurna)

  • Description organologique

Le zourna est une sorte de hautbois traditionnel, évasé en son exterminé, très courant

des Balkans à la Chine. Il possède une double anche assez petite.

Son timbre  criard lui confère une place de choix pour les mariages

et les fêtes villageoises.

  • Histoire et jeu

Le Zourna se joue toujours en double avec un bourdon, tenu par un autre joueur , accompagné, du dhol, percussion traditionnelle.

En Arménie le zourna est un instrument virtuose.



SHÊVI (CHEVI, SHVI, CHEVI, TOUTAG, TOUTAK)

 SHEVI

  • description organologique
    C'est une flûte à bec,  en abricotier ou en roseau, munie de sept trous sur sa face supérieure et d'un autre pour le pouce sur sa face inférieure...Son timbre bien particulier le différentie vraiment des autres flutes.
    Un léger voile lui confère une sonorité plus orientale.
  •  histoire & jeu
    Instrument de berger par excellence, le shêvi a une place importante dans la musique arménienne. Son timbre perçant et sa sonorité aiguë se prêtent bien aux mélodies véloces. L'instrumentiste utilise  non l'extrémité des doigts comme pour les flûtes occidentales, mais la seconde phalange. Cette technique traditionnelle donne au jeu plus de virtuosité et de douceur.


BLUL, PLUL, BELOUL

  • description organologique
    Son nom est le même chez les  Kurdes.Il est en abricotier.Il ressemble au Kaval des Balkans et d'Anatolie.De la même famille que le ney (arabe, turc, persan), il est  sans embouchure ni bec. Le peloul est tenu en oblique, les lèvres étant avancées pour diriger l'air contre le bord de l'instrument. Très expressive, sa sonorité est proche du ney, c'est à dire avec in timbre voilé. 
  • histoire & jeu
    Traditionnellement utilisé par des bergers, c'est un instrument populaire qui n'a pas été retenu pour la composition des grands ensembles d'Arménie. Longtemps ignoré il retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse dans de nombreux orchestres. 


Saz

 

Saz

Le mot saz signifie instrument en général.

Le saz est un des représentants actuels de la famille des luths à manche long, dont l'origine est très ancienne, ce type d'instruments nous étant connu dès le premier millénaire avant J. C. Son ascendant direct semble être la tanbur du Khorasan, instrument persan dont AI-Fârâbî se servit au 10e siècle pour régler le système modal oriental, d'après les théories pythagoriciennes et les systèmes persans.

Le saz, très populaire, a 6 cordes couplées et se joue à l'aide d'un médiator souple. D'une longueur de 1,50m, taillé dans du bois de mûrier, il a un corps piriforme, profond et un manche long. Il se joue par pincement. C'est un instrument qui était très utilisé autrefois par les ménestrels arméniens. Il est typiquement oriental, très répandu de l’Anatolie à l’Asie centrale.

Le plus petit est appelé cura, il n'a que trois cordes. Le modèle moyen est le baglama, qui a six cordes. Les autres, de dimensions plus grandes, ont pour noms divan saz, ils ont en général neuf cordes.

Divers accords existent en fonctions des gammes utilisées.

Le frettage est modal et correspond aux gammes populaires.     

 



Doudouk

DUDUK

  • Descriptif organologique
    Sa anche double (ghamish) le classe parmi la famille des hautbois, pourtant il a deux caractéristiques originales : son corps de 25 à 35cm est de perce cylindrique et l'anche est énorme par rapport à la taille de l'instrument. De cesdeux points provient la sonorité particulière de l'instrument . Le corps souvent en abricotier est extérieurement cylindrique d'un diamètre d'environ 2,5 / 3cm.Huit à neuf trous sont percés  sur la partie supérieure et 1 pour le pouce sur la face inférieure. L'anche est faite dans un roseau épais. Une des extrémités de l'anche est aplatie, alors que l'autre est liguaturée en forme conique.
  •  histoire & jeu
    Sa sonorité sombre et douce crée un climat musical toujours reconnu comme nostalgique. La technique de la respiration circulaire renforce ce sentiment. Dans sa forme traditionnelle, il est en général joué en double,  le premier doudouk faisant la mélodie et le second tenant la fondamentale du mode (le dam). Deux doudouks et un dehole forment souvent un trio très apprécié en  musique arménienne.