• description organologique
    C'est une cithare sur table de forme trapézoïdale. Les cordes sont tendues parallèlement de la base à l’extrémité haute.  La profondeur est environ de 6cm. La table d'harmonie est en peuplier, le fond en différentes essences de bois nobles. La table est percée d’ouïes dans lesquelles sont placées des rosaces ouvragées en bois sombre. Une frise décorative longe les contours. Le cordier en bois massif est percé  de trous verticaux destinés à recevoir les chevilles. Le chevalet est fait d'une pièce de bois à quatre socles sur lequel viennent se placer les cordes. Les socles reposent sur un rectangle de peau. Au nombre de 75 cordes environ  (anciennement en boyau, le nylon est aujourd'hui systématiquement utilisé)  elles sont groupées par trois ; pour changer de mode, on a recours à des manettes (pornag / mandal) qui servent à raccourcir la corde et donc à altérer le ton ; on fixe aux deux index une bague munie d'un plectre (madnotz) pour pincer les cordes.
  • histoire & jeu
    Cet instrument est particulièrement répandu dans le monde oriental ; ( il est important de noter que l'on doit avoir, dans le jeu traditionnel arménien, l'impression de frapper et non de pincer les cordes).Sa véritable origine reste obscure, comme bien des faits de l’histoire instrumentale. Cependant, on l’attribue souvent à Fârâbî  (10°siècle), ou  remonterait aux temps très reculés de la Grèce antique et  aurait été utilisé dans un but pédagogique, pour représenter le système des sons ; son nom « kanon » signifiant « règle, loi ».

Kanone

Instruments :
kanone kanun


Aïda Nergararian a développé au Kanone un jeu souple, virtuose, non académique, incluant de nombreuses influences orientales diverses. Particulièrement sensibilisée aux musiques de l’Asie Mineure, elle s’est orientée vers des répertoires originaux teintés d’orientalisme. Loin de s’enfermer dans des styles figés, ses sources d’inspirations voyagent entre l’Anatolie et le Caucase. Membre depuis plus de trente ans de l’Ensemble de Musique Traditionnelle Arménienne, Djivani » (JP Nergararian), elle excelle dans des répertoires aussi variés qu’inattendus. Elle revendique vigoureusement son non cursus, et proclame son "autodidactie" qui lui a permis une large approche spontanée de divers répertoires et improvisations hors des carcans institués.

Après avoir longtemps travaillé les répertoires d’Arménie, elle s’intéresse aussi aux expressions plus anciennes des vieux modes de l’Arménie Mineure, aux intonations modales, souvent écrites et jouées par des compositeurs arméniens d’Anatolie, interprétations toujours en cours actuellement, notamment par les joueurs de kanun et de oud, pour ce qui est des instruments joués par les Arméniens de ces régions, descendants de cette lignée très ancienne. Il est à noter que le kanun, en Arménie, a été "amputé" de ses nombreuses manettes, ne lui en laissant que deux par note sur toute son étendue, lui soustrayant ainsi la possibilité des micro-intervalles des gammes modales d’orient. Il est donc devenu un instrument tempéré, alors qu’ailleurs, il a été préservé dans toute son intégrité. Toutefois, en Arménie, les ensembles dits "de musique traditionnelle" ont eu et ont toujours des virtuoses de grand niveau, aussi bien au kanun qu’au oud, mais ciblant une motivation à résonnance plus proche de l’occident. Aïda Nergararian a donc souhaité rétablir ce dilemme, et se tourner vers le kanun selon l’origine de celui-ci, et en abordant une exploitation plus généraliste.......

 

 

 

 

 

Photo  haut de page : Françoise Habert ; "nOir Opale"

 

                                                                                                                               

                                                               

 

Aïda Nergararian

Instruments :
kanone kanun